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El-Banate Dol (Ces filles-là)

Hors compétition
El-Banate dol

Film : Egyptien.
Genre : Documentaire.
Durée : 1h08min.
Date de Sortie : prochainement
Réalisé par : Tahani Rached.

Un documentaire qui nous plonge dans l’univers d’adolescentes qui vivent dans les rues du Caire, une rue qui est tout à la fois un espace de violence, d’oppression et de liberté.
Marginalisées et rejetées, Tata, Mariam, Abir et Donia sont étonnement modernes et libres dans une société si prude et normative. L’énergie, le goût et la rage de vivre de ces filles-là, leurs rires et leurs mimiques, nous donnent à découvrir un monde insoupçonné.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

C’est avec la cavalcade d’une adolescente insoumise au milieu des voitures que s’ouvre ce passionnant documentaire en forme de pur constat qui scrute à même les rues du Caire la détresse de la vie de Tata, de Meriam, et des autres. Ces adolescentes qui ont "perdu le goût de la maison" boivent , fument, avalent des drogues, sniffent de la colle -car "avec tous nos soucis comment ne pas sniffer ?"- , sont multiviolées , se retrouvent enceintes, aggressent et s’automutilent pour échapper à la police. Le spectateur reçoit en pleine figure ce grouillement de vie en forme de cinéma vérité où sentiment d’injustice et dérision amère cotoient courage et effusions soudaines. Une femme bénévole au grand coeur, mi-médiatrice mi-mère de remplacement confesse ces filles-là qui l’adorent et paradoxalement la protègent. Mais que font d’autre eux aussi les adultes attablés aux cafés voisins que de constater et que fait la société ? nous ne le saurons pas. Nous regretterons aussi la position éthique ambiguë de la réalisatrice qui ne cherche pas à retravailler le très riche matériau brut, quelquefois un peu répétitif, et à s’engager personnellement pour donner un contrepoids réflexif aux passages à l’acte verbaux des filles.


Documentaire de Tahani Rached.
A la fin du documentaire on ne sait pas si on doit applaudir ou pleurer devant la vie de quelques jeunes femmes égyptiennes du Caire. Elles vivent dans la rue et doivent à chaque instant lutter pour survivre : trouver quelques livres pour manger, trouver un coin pour dormir tranquille et surtout trouver le courage et la force de résister à des enlèvements faits par de jeunes hommes qui les séquestrent pour les violer. Et qu’elles s’estiment heureuses de ne pas être défigurées au rasoir ou de ne pas subir d’autres sévices corporels. Inévitablement certaines se retrouvent enceintes sans savoir lequel des jeunes mâles impulsifs est le père. "Si c’est une fille" dit une future mère, "je la tuerai à sa naissance pour qu’elle ne connaisse pas la même vie que moi. Si c’est un garçon, il n’aura pas de problèmes ..." Une femme mariée en mal de maternité vient rencontrer et soutenir régulièrement ces filles et leur demande de ne pas sacrifier à la colle et aux d’amphétamines. Promesses non tenues ... Quand surgit un cheval de nul part, l’une d’elles l’enfourche fougueusement et chevauche dans une grande artère du Caire entre les voitures, les bus et les ânes : liberté illusoire et grisante le temps d’un galop. Le décalage entre les images et le lieu de projection perturbe et dérange et une question vous ronge : que faire pour elles ?