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Bamako

Hors compétition
Bamako

Film : Malien.
Genre : Drame.
Durée : 1h58min.
Date de Sortie : prochainement
Avec : Aïssa Maïga, William Bourdon, Tiecoura Traoré.
Réalisé par : Abderrahmane Sissako.

Pris dans l’étau de la dette et de l’ajustement structurel, le continent africain lutte pour sa survir. Face à ce drame, des représentants de la société civile africaine intentent un procès aux institutions financières internationales.
Le Procès se déroule à Bamako, dans la cour d’une maison, au milieu des habitants qui vaquent à leurs occupations, attentifs ou indifférents aux débats. Parmi eux, Chaka et Melé. Elle est chanteuse dans un bar, il est sans travail. Leur couple se désagrège...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

En écrasant l’Afrique sous les intérêts de la dette, l’Occident reconduit subtilement l’ancien esclavage par le biais des institutions internationales. Le cinéaste nous convie ainsi à nous associer au cri de révolte qui traverse le procès fictif en inhumanité qui leur est intenté. Non sans rappeler le dispositif mis en place par Genêt dans Les Nègres, la Cour et son decorum siègent dans une cour d’habitation. Par souci d’impartialité les avocats de l’accusation comme ceux de la défense sont et noirs et blancs, et le président est un métis ! La force, l’authenticité, et souvent le lyrisme des témoignages et des plaidoieries emporte notre conviction tandis qu’en contrepoint la caméra effleure les visages des habitants de la maison et s’attarde sur les flons flons d’un mariage ou la tristesse d’un enterrement. Le travail sur la couleur- ocres du sol et des murs ou rouges et violets des étoffes- comble l’oeil et le chant de la belle Mélé, qui enchasse le film, l’oreille. Le sommet de l’émotion est atteint avec la déploration en langue vernaculaire du monde d’hier par un témoin rural accablé par le malheur.