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Joyeux Noël

Hors compétition
Joyeux Noël

Film belge, roumain, français, allemand, britannique (2004).
Drame, Historique, Guerre.
Durée : 1h 50mn.
Date de sortie : 14 Décembre 2005
Avec Diane Kruger, Benno Fürmann, Guillaume Canet, Gary Lewis, Dany Boon...
Réalisé par Christian Carion

Lorsque la guerre surgit au creux de l’été 1914, elle surprend et emporte dans son tourbillon des millions d’hommes. Nikolaus Sprink, prodigieux ténor à l’opéra de Berlin, va devoir renoncer à sa belle carrière et surtout à celle qu’il aime : Anna Sörensen, soprane et partenaire de chant.
Le prêtre anglican Palmer s’est porté volontaire pour suivre Jonathan, son jeune aide à l’église. Ils quittent leur Ecosse, l’un comme soldat, l’autre comme brancardier.
Le lieutenant Audebert a dû laisser sa femme enceinte et alitée pour aller combattre l’ennemi. Mais depuis, les Allemands occupent la petite ville du Nord où la jeune épouse a probablement accouché à présent.
Et puis arrive Noël, avec sa neige et son cortège de cadeaux des familles et des Etats majors. Mais la surprise ne viendra pas des colis généreux qui jonchent les tranchées françaises, écossaises et allemandes...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Pour son deuxième film, Christian Carion, après "Une hirondelle fait le printemps", avec Michel Serrault, nous fait rejoindre la querre 14-18. Son film, d’une écriture classique, se refusant à tout effet trop spectaculaire, vise le grand public, et est fort bien interprété.

Sur la guerre 14, il présente une double originalité qui en fait l’intérêt. D’une part, au lieu de se situer du point de vue d’un seul des camps opposés, il rjoint avec la même attention trois parties : les Ecossais, les Français et les Allemands, chacun dans sa propre langue. Et surtout, il s’inspire d’un épisode historique, qui donne son titre au film : la fraternisation, au soir de Noël 14, entre les soldats des deux camps opposés,. après les mélodies de la cornemuse écossaise et le "Stille Nacht" d’un ténor allemand. La messe de minuit, célébré par l’Aumônier écossais, est alors un sommet, et tous repartent comme s’ils étaient devenus amis. Les dialogues soulignent la stupidité de cette guerre de boucherie.... Mais aussitôt, sur l’ordre des chefs, la guerre continue...


Plus que jamais, en ce beau mois de mai, nos entendons parler de l’ Europe, nous en parlons, nous nous étripons même entre amis pour un oui ou pour un non !

Avec Joyeux Noël, nous sommes transportés presque un siècle en arrière, à l’époque où la folie meurtrière s’est emparée des seules grandes "puissances" de l’époque et a ravagé cette Europe. Décembre 1914, la guerre avait 5 mois. D’emblée, le film nous remet dans l’ambiance. Trois jeunes écoliers, un Anglais, un Allemand et un Français récitent devant nous un texte lyrique et nationaliste, résumant ainsi toute l’idéologie du moment. C’est beau mais terrible ! Puis, suivent des séquences de tranchées montrant l’apocalypse, l’horreur, le bruit et la fureur, et des hommes qui dans chaque secteur s’agitent, dans leur langue, leurs tics, et surtout leur immense peur. Nous sommes cloués sur notre fauteuil.

Puis, grâce à une femme danoise (mais dans le "camp" allemand), et à son amant artiste, comme elle, Noêl va être fêté dans les tranchées . Et peu à peu, par une suite de timides initiatives, la trêve va s’installer entre les camps ennemis : Ecossais et Français d’une part, Allemands d’autre part. Une parenthèse enchantée ! Les images scintillent comme dans un conte de fées, nous y croyons, nous respirons. La Paix n’est pas un mot vide de sens.

Inspiré d’un évènement réel, ce film évoque de manière forte et crédible que les peuples, quand ils peuvent s’exprimer en direct, peuvent changer les choses. Mais, il leur faudrait garder le dernier mot...

Père Jacques le Fur