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Manderlay

Selection officielle
Manderlay

Film américain, danois.
Genre : Drame
Durée : 2h 19min.
Avec Bryce Dallas Howard, Isaach de Bankolé, Danny Glover
Réalisé par Lars von Trier
Date de sortie : 09 Novembre 2005

C’est l’étrange histoire de Manderlay, un domaine isolé dans le sud profond des États Unis. En 1933, Grace et son père avaient laissé derrière eux la petite communauté de Dogville et s’en éloignaient pour retourner chez eux.
Malheureusement, dans le métier de gangster, l’absence est souvent une source de gros désagrément. Grace et son père ainsi que son armée de malfrats obligés de battre en retraite et chassés de leur ancien territoire vont passer, sans succès, tout leur hiver à chercher de nouveaux terrains de chasse. Et, dans ces premiers mois de printemps, ils font route vers le sud pour trouver une résidence où ils pourraient enfin s’établir...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Les Américains étaient-ils prêts pour l’abolition de l’esclavage ? Les esclaves eux-mêmes y étaient-ils préparés ? Ce sont les deux questions en miroir posées par Lars Von Trier dans cette sorte de conte philosophique où il reprend la suite et le dispositif visuel (on pourrait presque dire scènique) de Dogville : un plateau avec un minimum de décors et un marquage au sol pour figurer l’emplacement des lieux.

L’ensemble est remarquable d’efficacité, une grille figurant la séparation entre le monde du dehors (le monde "libre") et Manderlay, domaine où l’esclavage a été perpétué jusqu’à la mort de Mam, l’ancienne propriétaire. Nouvelle venue et maîtresse des lieux, Grace veut donner aux esclaves la liberté et leur apporter la démocratie. Vaine tentative et conclusion pessimiste avancée par Lars Von Trier ! La fin du film verra Grace, comme Mam au début, le fouet à la main et s’acharnant sur un esclave.


Could it be that Lars Von Trier is becoming more focused and disciplined ? He even remarks that unwarranted provocation is ineffective – though good provocation is a challenge. He has always been a director with a challenge, especially about women and their exploitation by men. This was the experience of Grace, the gangster’s daughter as she tried to serve people and do good in Dogville.
 
Manderlay opens with Grace (now in the form of Bryce Dallas Howard) and her father (now Willem Dafoe) leaving Dogville and stopping at an old plantation in Alabama : Manderlay. Grace does the same thing as before but now she is not so tentative. She discovers the blacks are still living in a slave regime (it is 1933) and sets about putting things right because the plight of the blacks is the fault and responsibility of white Americans.
 
Grace is a complicated mixture of the dominant and the naïve. What she has to discover is that crusading liberalism can be too idealistic and may ignore the real experience and aspirations of those it claims it is trying to help. Liberal disillusionment can be a dramatic shock. As Grace works with the plantation blacks (always in danger of patronising them), she imprisons the whites and uses her gangster guards and lawyers to make sure the order is kept and that everyone comes to her classes which will change them for the better. As she found in Dogville, what she thinks is best is not what people want. She also misreads characters and is surprised when people turn against her.
 
These are only a few key points in Manderlay. It is a much better integrated film than Dogville (using the same techniques, especially the artificial stage floor for the locations and dividing the film into chapters). Von Trier offers a challenge to both liberals and conservatives, especially those who would simplify issues into black and white. His cast is fine. Once again, John Hurt narrates with a literate script that is descriptive, informative, ironic and philosophical. Once again, the film’s final credits are over a broad collage of stills, this time illustrating American race relations. Von Trier’s best.