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Mommy

Sélection officielle
Mommy

Nationalité : Français , canadien
Genre : Drame
Durée : 2h20min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Xavier Dolan
Acteurs principaux : Anne Dorval, Antoine-Olivier Pilon, Suzanne Clément

Une veuve mono-parentale hérite de la garde de son fils, un adolescent profondément turbulent. Ensemble, ils tentent de joindre les deux bouts, notamment grâce à l’aide inattendue de la mystérieuse voisine d’en face, Kyla.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le génial réalisateur canadien, âgé aujourd’hui de seulement 25 ans, a fait irruption sur le devant de la scène en 2009 avec le film autobiographique "J’ai tué ma mère", couronné à la Quinzaine. Ce 5ème long métrage 100% québécois est d’une grande modernité, revient questionner le lien maternel et témoigne d’une maîtrise étonnante et innovante du langage cinématographique. S’agirait-il d’un nouveau Godard ? Dès le générique le format carré interpelle, qui ne se révèlera pas un pur caprice mais un outil formel "emprisonnant le regard du spectateur dans celui du personnage" selon Dolan. Le scénario est d’une aussi grande limpidité que les 3 protagonistes sont complexes et nuancés, portés par d’excellents acteurs, parmi lesquels Anne Dorval -Mommy, Die, Diane Després-, mériterait à coup sûr un prix d’interprétation féminine. Steve est un adolescent perturbé par des troubles majeurs du comportement que le mode de vie (la quête du rêve ?)nord américain a multiplié un peu partout depuis la mondialisation. Son père est mort et sa relation oedipienne à sa mère, exacerbée. Celle-ci, délicieusement incapable de l’élever, adore son fils et le craint. Une médiatrice surgira entre eux, Kyla, une voisine bègue mariée, qui va délaisser un peu son mari et son enfant pour tenter de guérir Steve. Ces 3 là sont si vrais et si attachants dans leur fusion affective qu’on en oublie que ce sont des acteurs. Dolan insiste sur l’importance qu’ont à ses yeux le montage, qu’il a assuré lui-même, et les costumes. Enfin la musique des années 90 n’est pas là selon lui pour illustrer la narration mais fait délibérément partie intégrante de la vie des personnages.