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Miele

Un Certain Regard
Film concourant pour la caméra d’or
Miele

Nationalité : Français, Italien
Genre : Drame
Durée : 1h40min
Date de sortie : 25 Septembre 2013
Réalisateur : Valeria Golino
Acteurs principaux : Barbara Ronchi, Laia Forte, Jasmine Trinca

Irène vit seule dans une maison au bord de la mer non loin de Rome. Son père et son amant la croient étudiante. En réalité, sous le nom de code MIELE, elle aide clandestinement des personnes en phase terminale à mourir dignement en leur administrant un barbiturique puissant. Un jour elle procure une de ces doses mortelles à un nouveau "client", Monsieur Grimaldi. Elle découvre cependant quʼil est en parfaite santé mais quʼil veut mettre fin à ses jours, ayant perdu goût à la vie. Bien décidée à ne pas être responsable de ce suicide, elle va tout faire pour l’en empêcher.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Miele... ce titre doux cache une réalité froide, celle d’Irène qui a adopté ce pseudonyme pour se livrer à un travail hors norme : aider à mourir des personnes lourdement malades. Mais, de même que le miel est collant, ses actes ne laissent pas la jeune femme indemne. Si la réalisatrice reste discrète quant aux raisons qui la poussent à accepter cet étrange « travail », se contentant d’indiquer quelques pistes, elle nous la montre perdue, toujours en errance, à vélo, en train, en bus, en avion, quand elle ne nage pas dans une mer glacée. Elle ment à son père, à son amant.

La caméra ne la quitte pas d’une semelle, abordant le complexe problème de l’euthanasie depuis le point de vue de celui qui la commet. Curieusement, alors qu’elle vit en pleine illégalité, Irène se donne à elle-même pour cette activité mortifère des règles qu’elle applique avec beaucoup de conviction. En refusant de les transgresser et d’être complice du suicide d’un homme en parfaite santé, elle établit avec celui-ci une relation de co-responsabilité qui va la mener sur un chemin de libération. Ce film aborde donc un sujet grave, traité avec beaucoup de délicatesse et discrétion, derrière des portes vitrées. Loin de tout voyeurisme, à l’image du travelling arrière clôturant la séquence d’introduction, la réalisatrice laisse le spectateur face à sa conscience...