Nationalité : Royaume-Uni
Genre : Drame
Durée : 1h30min
Date de sortie : prochainement
Acteurs principaux : Tim Roth, Cillian Murphy, Rory Kinnear
Réalisateur : Rufus Norris
Après avoir été témoin d’une agression brutale, Skunk se rend compte que la maison où elle vit, son quartier, son école, lui sont devenus étrangers, presque hostiles. Les certitudes rassurantes de l’enfance ont laissé place à l’inconnu et à la peur. Et, alors qu’elle se tourne vers un avenir devenu soudain plus sombre, son innocence n’est plus qu’un souvenir. En cherchant le réconfort dans l’amitié muette de Rick, un garçon doux mais abîmé par la vie, Skunk va se trouver confrontée à un choix. Poursuivre un chemin dans lequel elle ne se reconnaît plus, ou quitter les ruines de son ancienne vie…
(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)
18 mai 2012
Qu’est-ce qui est « cassé » dans cette histoire ? A priori on pense à la jeune héroïne, Skunk. Mais c’est plutôt le monde dans lequel elle vit qui se lézarde de multiples fractures. Le jeune débile d’à côté, est victime du voisin extrêmement violent dès qu’on semble vouloir toucher à ses filles, trois jeunes délurées. La mère de Skunk étant partie avec un autre homme il y a longtemps, son absence est palliée par une gouvernante chaleureuse, mais qui vit une liaison houleuse avec le prof de la jeune fille. Toute cette violence reste incompréhensible pour la jeune fille, et quand elle dit qu’elle ne comprend pas pourquoi les grands font "ça", ce n’est peut-être pas seulement à l’acte sexuel qu’elle pense.
Et pourtant, sa fraîcheur et sa gentillesse font qu’elle résiste telle un roseau dans la tempête. Ce qui la préserve d’être brisée, c’est l’amour paternel, tendre et ferme, malgré quelques incompréhensions – mais ne sont-elles pas constitutives de la relation parent-enfant ?
Magnifiquement incarné par Tim Roth, ce père marque un nouveau point pour le retour de l’homme sur le devant de la scène familiale.
18 mai 2012
Broken... en effet ce film ne laisse pas le spectateur indemne. Touché en plein cœur. Trop de misères affectives semblent concentrées dans un même coin de rue d’une banlieue anglaise. Les mères ont pris la fuite, sont décédées ou trop envahissantes, les pères assument tant bien que mal. L’un d’eux se laisse aveugler par sa colère, provoquant un engrenage de mensonges et d’autres violences plus graves encore. Voyant cela, Skunk, au seuil de l’adolescence, hésite : les adultes lui paraissent peu dignes de confiance, beaucoup d’enfants de son entourage sont perdus, vraiment méchants ou simples d’esprit, elle-même est malade. Elle aura vite plusieurs occasions de mettre en pratique la trop belle phrase de son professeur : « le courage n’est pas de ne pas avoir peur. Il est de continuer à avancer lorsque l’on a peur. » Le réalisateur jongle avec différents morceaux d’enfances brisées, laissant place à quelques respirations oniriques, selon un habile scénario et un montage efficace. Les acteurs sont remarquables, en particulier la jeune interprète de Skunk, Eloise Laurence.
