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HALT AUF FREIER STRECKE

Halt auf freier Strecke

Pays : Film allemand
Genre : Drame
Durée : 1h35
Date de sortie : prochainement
Avec Milan Peschel, Steffi Kühnert
Réalisé par Andreas DRESEN

Frank et Simone mènent une vie de famille tranquille, jusqu’où jour on diagnostique à Frank une tumeur au cerveau... Frank est alors envahi par la perspective de sa mort prochaine, tandis que Simone et leurs enfants s’interrogent sur leur avenir...


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Je n’ai pas regardé ma montre, mais la standing ovation a bien dû durer 10 minutes. Quel courage a eu Andreas Dresen de s’attaquer à un sujet pareil ! Et quel jeu d’acteur ! Et pourtant, c’est typiquement le film qui attirera probablement peu de monde dans les salles. Car avant d’aller au cinéma, on lit le synopsis, et qui a envie d’aller voir un film qui raconte la lente déchéance d’un homme atteint d’une tumeur du cerveau ? Comme dans son film précédent, 7e ciel (dont l’actrice principale joue ici un rôle secondaire), le réalisateur cadre ses personnages au plus près de l’émotion intime. Comme dans son précédent film, certains vont se demander s’il était nécessaire de « montrer ça ». Comme dans son précédent film, je pense que oui. Car, loin de toute complaisance, tant envers le goût du spectaculaire que de la sensiblerie, il met cette authenticité au service d’un respect immense devant l’humain. Le tout de l’humain. Ses fragilités, ses failles, et ses grandeurs, les dernières étant intimement liées aux premières. On attend avec impatience que ce réalisateur, qui a commencé sa carrière sous l’ex-RDA, s’attaque à des problèmes socio-politiques. Je parie qu’on aura des surprises.


Nous sommes en Allemagne, dans l’ex-Allemagne de l’Est. Un homme dans la quarantaine, ouvrier, souffre de maux de tête. A l’hôpital, le médecin, avec calme mais clairement, lui annonce qu’il souffre d’une tumeur au cerveau, inopérable. Il n’a plus que quelques mois à vivre.
C’est le récit de ces quelques mois, racontés avec simplicité mais d’autant plus d’intensité, que nous propose ce film. Franck est marié, a deux enfants de 14 et 8 ans, sa femme l’accompagne de son mieux. On est saisi en suivant avec émotion les étapes successives de cette maladie terrible : le cerveau commande tout dans la vie humaine, la dégradation touche progressivement tous les domaines, capacités physiques, psychologiques, nerveuses. Quelques brèves parenthèses plus joyeuses : la réussite de Lili, la fille de 14 ans, à son concours de plongeon, la frimousse éveillée du garçon de 8 ans, la fête de Noël. Andreas Dresen, déjà remarqué ici en 2008 pour son film "Septième ciel" (titre original "Wolke 9"), montre ici la même attention à chaque personne, à la vie de famille : force de l’évocation, modestie de la caméra ; tout est si juste, si sobre, si bouleversant, on pense intensément aux grands malades que l’on connaît soi-même. Un grand film.