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We need to talk about Kevin

We need to talk about Kevin

Pays : Film britannique
Genre : Drame, Thriller
Durée : 1h50
Date de sortie : prochainement
Avec Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller
Réalisé par Lynne RAMSAY

Eva a mis sa vie professionnelle et ses ambitions personnelles entre parenthèses pour donner naissance à Kevin. La communication entre mère et fils s’avère d’emblée très compliquée. A l’aube de ses 16 ans, il commet l’irréparable. Eva s’interroge alors sur sa responsabilité. En se remémorant les étapes de sa vie avant et avec Kevin, elle tente de comprendre ce qu’elle aurait pu ou peut-être dû faire.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Le problème de la violence des jeunes est récurrent au cinéma, témoin d’un malaise profond de notre société. Qu’est-ce qui pousse donc un adolescent à tuer, qui plus est souvent de façon aveugle ? Dans Elephant de Gus van Sant, à géométrie glaciale, c’est l’absence du père qui semble prépondérante dans la genèse de la problématique. Dans Afterschool d’Antonio Campos, les adultes trop occupés par eux-mêmes restent sourds aux appels à l’aide du jeune élève. Ici, c’est la relation mère-enfant qui est incriminée. Brillamment interprété, tant par Tilda Swinton que par Ezra Miller, on a pourtant du mal à entrer dans ce conflit car la racine en reste obscure. On comprend vaguement que la mère avait des problèmes de drogues autrefois, mais un bébé qui hurle dès que sa mère s’approche de lui, aussi trouble que puisse être le passé de celle-ci, ne semble pas crédible. Et un enfant « naturellement » méchant envers sa mère ne l’est pas davantage. Qu’il puisse y avoir des maladresses et des culpabilités enfouies, soit. De là à produire des meurtriers chaque fois que les parents ne sont pas à la hauteur – et qui est à la hauteur ? – il y a un pas. Mais une fois la mauvaise relation installée, l’impasse relationnelle conduisant quasi inexorablement vers la folie meurtrière, est très plausible, malgré l’amour du père et toute la bonne volonté de la mère, bien consciente de son "déficit maternel". La dernière scène, quand la mère prend son fils dans les bras en prison et que celui-ci répond à son geste, laisse persister un – mince, très mince – espoir : et si, après avoir touché le fond, un nouveau départ était possible ?