Primary Menu

Vincere

Vincere

Pays : Film italien, français.
Genre : Drame, Historique
Durée : 2h 08min.
Date de sortie : prochainement
Avec Giovanna Mezzogiorno, Filippo Timi, Corrado Invernizzi
Réalisé par Marco Bellocchio

Dans la vie de Mussolini, il y a un lourd secret que l’histoire officielle ne raconte pas : une femme, Ida Dalser, et un enfant, Benito Albino, conçu, reconnu puis désavoué. Ida n’aura de cesse de revendiquer sa qualité d’épouse légitime et de mère du fils aîné de Mussolini, mais sera systématiquement éloignée de force et son enfant mis dans un institut. Pourtant, elle ne se rendra jamais et ne cessera de revendiquer haut et fort sa vérité.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Partant d’un épisode peu connu de la vie de Mussolini - jeune homme, il eut une maîtresse et un fils, dont devenu Duce il entreprit de faire disparaître l’existence, et qui moururent en asile psychiatrique au début des années quarante - Marco Bellocchio a voulu lui donner une dimension épique dans un cadre de grande Histoire, mais cela ne marche pas. A vouloir courir après le récit des avatars successifs de Mussolini en route vers le pouvoir, après le personnage de Ida Dalser amoureuse d’un beau révolutionnaire puis révoltée quand elle se découvre répudiée (elle semble d’ailleurs surtout furieuse de perdre ainsi l’accès aux fastes du pouvoir), et après les sordides manoeuvres du Duce et ses sbires pour effacer la trace de ces erreurs de jeunesse, on perd le sens de ce à quoi il faudrait s’intéresser - sauf bien sûr l’anti-fascisme. Sur ce plan, il y a quelques précieux extraits d’archives - le discours de Mussolini parlant aux Chemises noires est proprement incroyable, tant il est enflé, ridicule, ponctué de coups de menton et de mimiques que Tex Avery hésiterait à copier... mais le terrible est d’entendre la foule applaudir au lieu de siffler ! Certes, il est de bonne guerre de vouloir ridiculiser l’enflure fasciste au moyen de l’enflure du traitement cinématographique... mais ce coup-ci, c’est le ratage.


Le cinéaste renoue avec un scénario basé sur un évènement historique, le précèdent était l’Affaire Moro avec Buongiorno,notte.Ici c’est une évocation de la période fasciste mais par le biais d’un épisode très peu connu (au moins pour nous Français) de la vie du Duce, au temps où il était un militant socialiste acharné. Certes la vie semée d’épreuves d’Ida Falser (bien incarnée par Giovanna Mezzogiorno, au regard lumineux) à qui on interdit de revendiquer ses droits (reconnaissance de son mariage avec le Duce et des droits de son enfant) ne peut que nous émouvoir. Toutefois il y a dans le film de Bellochio quelque chose qui nous empêche d’être vraiment concerné et intéressé par ce drame. Les internements successifs en hôpital psychiatrique font penser (malheureusement) au personnage féminin de L’échange d’Eastwood, mais surtout l’usage trop fréquent d’archives cinématographiques montrant le Duce dans ses discours enflammés, juxtaposés aux séquences du film, entraînent un décalage préjudiciable avec l’histoire d’Ida. Ceci étant dit, le cinéaste affirme ses talents de mise en scène, avec l’usage spectaculaire de musiques et de chants qui irradient les images.


Vincere, To win, to conquer, was a catch cry of Benito Mussolini, Il Duce, which rallied millions of Italian nationalists during the 1920s to the end of World War II. The film opens in 1914 with unionist, Mussolini, giving God five minutes to kill him. It took over 30 years for the partisans to do this.
After an awkward start, time and placewise, introducing Mussolini and Ida Dasler who became his lover and mother of his son, the film builds up the passion between the two, especially Ida’s obsessive commitment to Mussolini, and the future Duce’s personality. Actor Filippo Timi portrays Mussolini in manner rather than in looks. However, after he assumes power and government, the film uses a great deal of actual footage of Il Duce himself rather than any performance. This becomes an extraordinary reminder of the histrionic style of Mussolini’s speeches and self-confidence.
The film, while tracing Italian history during the era, is really about Ida Dalser. Jealous of Mussolini’s wife and paranoid about persecution and with delusions about Mussolini’s love for her (so lengthily and intensely portrayed early in the film), she is confined, staying with a family in Trento, then deprived of her son (who dies in an institution aged 26), confined to asylums until she dies in 1937 of a cerebral haemorrhage. She insisted to the end that she was married to Mussolini and that he had acknowledged his son but she never produced the documentation.
So, this is a very sad film, not only with Mussolini’s ultimate ruining of Italy and the alarming presentation of a nation embracing Fascism, but in the cruelty of Ida Dalser’s internment, separation from her son and continued humiliation. Her story provides another, more personalised perspective on this significant period in Italian history.