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Tulpan

Tulpan

Pays : Allemagne
Genre : Comédie
Durée : 1h40
Date de sortie :
Avec : Ondas Besikbasov, Samal Esljamova, Askhat Kuchencherekov(...)
Réalisateur : Sergey DVORTSEVOY

Des oreilles décollées peuvent poser un énorme problème, à moins d’être le prince Charles. Lorsque le marin Bulat arrive chez la famille de sa sœur dans la steppe kazakhe, il veut devenir berger. Et pour cela il a besoin d’avoir une femme. Mais la timide Tulpan qui l’ensorcelle immédiatement, trouve que ses oreilles sont absolument inacceptables. Désespéré, Bulat veut se pendre, mais cela n’est pas si simple que cela dans une immensité dépourvue d’arbres. Et voilà que ce jeune homme pataud entreprend de se battre : contre ses oreilles, contre la mauvaise humeur de son beau-frère, et contre les brebis qui se mettent soudain à mettre bas leurs agneaux toutes en même temps…


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Voilà le film exceptionnel qu’on attendait ! Les acteurs sont applaudis longuement, et même pendant la projection du film, les applaudissements fusent lors de plusieurs scènes, comme lorsque le jeune berger, tout content d’avoir aidé une brebis à accoucher d’un agneau vivant, fait du bouche à bouche au nouveau-né.

L’histoire en elle-même est simple : un jeune berger du Kazakhstan en quête d’une femme. Il n’obtiendra pas Tulpa qu’il convoite sans l’avoir jamais vue, sa position sociale est trop incertaine. Et le camarade-chef ne lui accordera de troupeau que quand il aura une femme...

Mais les images sont sublimes, les situations pleines de tendresse et d’humanité. Un film magnifique.


Sont-ce réellement les grandes oreilles d’Asa que rejette Tulpan ? Ou le sort que lui réserverait son union avec un berger nomade ? Cette opposition entre la vie traditionnelle dans la steppe et l’attrait de la modernité en ville (Tulpan rêve d’aller au collège), sous-tend tout le film. Mais Asa, lui, reste ferme sur son projet malgré l’hostilité de son beau-frère, berger expérimenté, qui lui reproche son incompétence. De nombreuses scènes de cette vie traditionnelle nous sont montrées, sans que le réalisateur cherche à enjoliver un mode de vie dont on comprend bien la dureté. Quelques éléments de "modernité" apparaissent : ainsi le transistor qui permet au jeune fils de suivre les nouvelles du monde entier et de les redire à son père (qui semble envisager pour lui un autre avenir que berger...), l’engin à moteur qui apporte de l’eau et dans lequel braille une musique tonitruante, le triporteur du vétérinaire transportant un bébé chameau suivi par sa mère possessive.... La mise en fiction de cet univers permet de s’attacher à des personnages concrets tout en restant dans une description apparemment authentique. Mais on s’attriste en pensant à la disparition annoncée de ces modes de vie. Cela fait écho au film de Depardon "La vie moderne", nous montrant avec nostalgie les derniers paysans des Cévennes.