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Cztery noce z Anna (Quatre nuits avec Anna)

Cztery noce z Anna (Quatre nuits avec Anna)

Pays : France / Pologne
Genre : Drame
Durée : 1h27
Date de sortie : Prochainement
Avec : Artur Steranko, Kinga Preis
Réalisateur : Jerzy Skolimowski

Léon Okrasa est employé dans un hôpital d’une petite ville polonaise. Dans le passé, il a été témoin d’un viol brutal. La victime, Anna, est une jeune infirmière qui travaille avec lui. Léon passe son temps à espionner Anna, à la guetter de jour comme de nuit. Cela devient une véritable obsession. Un soir, il finit par s’introduire dans l’appartement de la jeune femme. Où s’arrêtera-t-il ?


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce premier nouveau film, depuis "Ferdydurke" d’après Gombrowicz (1991), a permis à ce jeune réalisateur de 70 ans de se retrouver, dit-il, comme artiste responsable de tous les paramètres techniques du film-images, cadrages, décors, mouvements de caméra-. après 17 ans d’une fructueuse pause picturale. Parti d’un fait-divers qui rejoint en profondeur son autobiographie, l’auteur nous livre avec une précision chirurgicale et une splendide plastique la richesse et l’inquiétante étrangeté de son monde intérieur. Celle-ci, qui n’est pas sans évoquer l’
atmosphère noire des dessins de Topor et le monde onirique de Kafka -jusqu’à la citation des premiers plans insectes- donne une dimension surréaliste au film. A travers une description clinique de l’univers mental de Léon Okrasa, interprété comme un frère par l’introverti Arthur Steranko, le film utilise des outils cinématographiques qui suivent la logique du rêve : les couleurs, la lumière, la parcimonie des paroles et les menaçantes voix off qui sortent transitoirement Léon de la torpeur de sa conduite obsessionnelle, contribuent au caractère nocturne d’un comportement quasi automatique qui fait de lui un marginal, voire un pervers, et désigne ce personnage timide et solitaire-qui ne trouve pas d’autre moyen de satisfaire sa passion et ses pulsions que d’observer, comme un voyeur, sa bien-aimée endormie- à la vindicte des corps constitués et des honnêtes gens. La bande son française, que l’auteur tient pour la meilleure au monde à l’heure actuelle, contribue enfin, avec l’appoint d’une musique de cordes obsédante et répétitive spécialement composée pour le film par Michal Lorenc, au caractère insolite et mystérieux de ce cinéma elliptique qui laisse au spectateur le loisir de poursuivre son rêve. l