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Linha de Passe

Linha de passe

Pays : Brésil
Genre : Drame
Durée : 1h48
Date de sortie :
Avec : Vinicius De Oliveira, Ana Carolina Dias, Kaique Jesus Santos, João Baldasserini, José Geraldo Rodrigues
Réalisateur : Walter SALLES, Daniela THOMAS

Sao Paulo. 20 millions d’habitants, 200 kms d’embouteillage, 300 000 coursiers. Au coeur de cette ville en transe, quatre frères essaient de se réinventer de manières différentes.
Reginaldo, le plus jeune, cherche obstinément son père ; Dario rêve d’une carrière de footballeur, mais l’âge, 18 ans, le rattrape ; Dinho se réfugie dans la religion tandis que l’aîné, Denis, déjà père d’un enfant, gagne difficilement sa vie.
Leur mère, Cleusa, femme de ménage qui élève seule ses quatre enfants nés de pères différents, est à nouveau enceinte. A l’image d’un Brésil en état d’urgence et en crise identitaire, tous cherchent une issue.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Walter Salles, après "Carnets de voyage", où il parcourait toute l’Amérique Latine, revient ici au Brésil, plus précisément à la mégalopole de Sao Paolo. A travers la vie d’une famille, une mère seule et ses quatre fils, c’est toutes les questions soulevées par l’avenir de cette grande ville, par le sort de ses habitants défavorisés, qu’il nous fait rencontrer. Comment s’en sortir, quand on est né parmi les pauvres ? Chacun des fils représente une tentative, quasi désespérée, pour trouver une issue : le football est celle qui enthousiasme le plus grand nombre, mais comment percer au milieu de tant d’espérances ? la religion, sous la forme des groupes évangéliques, aide un autre fils, mais elle garde ici un côté irréaliste. Il y a encore les petits boulots (pour la mère et un des fils), et puis la drogue, les vols de sacs dans les voitures. Enfin, pour le plus jeune, le rêve : celui par exemple de devenir conducteur de bus.
La force du film est de ne réduire à aucun moment ses personnages à des stéréotypes : tous sont croqués sur le vif, sans cesse repris dans leurs tâtonnements, leurs rêves, leurs échecs. Rien n’est clos à la fin, tout reste ouvert, même si nombre d’impasses ont été rencontrées. Un grand film, d’une très grande qualité humaine, sans pathos : on ne peut que lui souhaiter un grand succès.


A film about soccer in the Cannes competition ? A film by Walter Salles, yes. But, of course, it is about many aspects of life among the underprivileged in the suburbs of Sao Paolo. Salles has said that there are three things that can offer alternatives to the hard way of life : soccer, religion and crime. Linha de Passe illustrates all three.

At the centre of this story is a middle-aged mother of four sons – and pregnant with another child. She is Cleuza who works as a maid and as a cleaner for a doctor and her family. The oldest son, Denis, works as a motorcycle delivery man (one of 300, 000 in the city, it is said). He fancies himself as a ladies’ man and already has fathered a child. The second son is Dinho. He is religious, belonging to one of the mushrooming evangelical churches in Latin America. The third son is Dario, turning 18, and desperate to find a place in a professional soccer team. Then there is, Reginaldo, quite black (‘If I am as black as this, my father must be the colour of coal’). He spends a lot of time riding the local buses looking for his father and, in fact, learning how to drive the bus.

Salles, with his co-director Daniela Thomas (together they made Foreign Land in 1994) knows how to bring alive the smallest incidents in this part of the city and the incidents range over soccer tryouts (where a large bribe is needed to get into a team), sermons, prayer and baptisms by immersion in the church, delivery men smashing windows at traffic lights to steal back-seat bags.

Though the film chops from one story to another, the directors immerse us in their world, its struggles, its sometime joys and its frequent pain. And, as the film stops with the main characters at personal turning points without telling us where they are going, we have hopes for them but are prepared for their disappointments.

Père Jacques le Fur