Primary Menu

Iklimler (Les climats)

Sélection Officielle
Iklimler

Film : Turc Français.
Genre : Drame.
Durée : 1h37min.
Date de Sortie : 17 Janvier 2007.
Avec : Nuri Bilge Ceylan, Ebru Ceylan, Nazan Kesal.
Réalisé par : Nuri Bilge Ceylan.

L’homme est fait pour être heureux pour de simples raisons et malheureux pour des raisons encore plus simples ? Tout comme il est né pour de simples raisons et qu’il meurt pour des raisons plus simples encore... Isa et Bahar sont deux êtres seuls, entraînés par les climats changeants de leur vie intérieure, à la poursuite d’un bonheur qui ne leur appartient plus.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Nuri Bilge Ceylan avait séduit avec "Uzak", présenté à Cannes en 2003. Metteur en scène turc, nous avions alors découvert un cinéaste rare, excellent dans les cadrages et les lumières créant une atmosphére de nostalgie et de tristesse. Nous pourrions exprimer la même chose devant sa nouvelle production. Mais, voilà, un film ne peut se résumer à une belle photographie, à des plans de neige (très longs) et à des gros plans sur le visage (au demeurant très beau !) d’une femme qui décide de quitter son compagnon, qui ne sait pas la comprendre. L’homme (incarné par le cinéaste lui-même)ne nous étonne pas dans sa muflerie,son incapacité à vivre des sentiments réels, tellement il est empêtré dans ses contradictions.
Tout cela a un air de déjà vu, même si c’est bien filmé. Je me risque à formuler une hypothèse : ce film vise un public occidental, nous ! Il ne nous donne pas malheureusement une vision de la société turque, alors qu’apporte t-il- à notre regard, sinon un objet filmique, lisse et sans passion ?


Il est difficile d’imaginer un scénario plus simple : un homme se sépare d’une femme. A peine seul, il n’a de cesse que de la retrouver.
A partir de ce simple fil, Nuri Bilge Ceylan construit un admirable film, méditatif et tout d’intériorité, ouvrant sur un très beau plan de visage de femme en plein soleil, et se clôturant sur ce même visage voilé par les larmes et la neige qui, littéralement, l’efface. Entre ces deux images, le cheminement des sentiments de l’homme (narrés sans complaisance) et les variations de son climat intérieur auquel font écho les variations du climat extérieur. Car, en véritable cinéaste, c’est par les frémissements du visible que Nuri Bilge Ceylan fait saisir l’invisible. La nudité austère de son cinéma entraîne une transparence qui permet de sentir et de rendre les plus infimes variations de l’être.


Disons le tout de suite, on ne peut pas ne pas penser au laconique desespoir intime d’Antonioni et nous n’oublierons pas de sitôt, qui sertit ce film bouleversant, le visage baigné de larmes de Bahar. Isa et elle sont assoiffés de la présence l’un de l’autre mais leur couple se défait irrémédiablement simplement parce que c’est elle et parce que c’est lui, ou bien n’y aurait-il pas pour le réalisateur une incapacité fondamentale de l’être profond de l’homme et de celui de la femme à se rencontrer et à faire coïncider leurs aspirations ? Rarement le regard du spectateur est resté aussi constamment captif de l’écran grâce à une mise en scène qui choisit d’exprimer par des images plus que par des mots le caractère fatal et insondable de la solitude : gros plans sur les visages et les regards où se reflètent fugitivement le besoin , la souffrance, le défi, l’amertume ; et gestuelle travaillée,-presque sophistiquée-, des moments les plus intenses en forme de passages à l’acte (accident provoqué de scooter, érotisme violent de l’assaut d’une ancienne compagne). L’image supernumérique d’une qualité rare dans la finesse du grain , la netteté des profondeurs de champ, le velouté et la justesse des couleurs contribue sans aucun doute à la réussite exceptionnelle de ce film au lyrisme déchirant, et le long dernier plan de paysage sous la neige vaut à lui seul le déplacement.


Chaud et froid.
Certes le style de ce réalisateur est difficile à supporter car chaque plan dure au moins une minute et comme il s’agit de plans fixes il n’y a pas grand chose à se mettre sous l’oeil. Cependant c’est là qu’on remarque le jeu impressionnant de l’actrice (prix d’interprétation ?) qui doit suggérer une palette large d’émotions rentrées et de sentiments contraires, une mise en scène simple mais non simpliste et une ambiance pesante d’amour finissant. Cette histoire d’amour suit les aléas climatologiques. Commencée sous un soleil brûlant dans les ruines d’un temple antique elle s’achève dans des collines sous une tempête de neige et par un fondu enchaîné sublime durant lequel la jeune femme disparait. Montagne d’égoïsme, l’homme de l’histoire l’efface de sa mémoire sans se préoccuper de la destruction progressive et cruelle qu’il a réalisée. Glaçant, on en frissonne encore.


No love in a cold climate here. Rather, the opposite. We see the break-up of love in a warm climate, separation as the weather gets cooler and frustration in winter.
It is all looks good on the screen and even starts with a kind of Bergman brooding intensity, long takes, enigmatic expressions, an edgy meal with friends. But, most audiences will probably observe the central couple rather than empathise with them. He is self-centred with a tendency to control. She is younger, more reticent, frustrated. And they don’t get any better than that even when he promises that he will change.
Writer-director Nuri Bilge Ceylan must have known what he was doing as he casts himself as the selfish male (also giving himself a long, loud and flailing sex scene with a friend who serves merely as a sexual prop for him).
Maybe the characters have some depth but they don’t show it, say it, let alone explore it. Which is what this kind of film really needs to give it strength and authenticity. There are a lot of cigarettes, which means that there is more smoking than substance.