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Carnets de voyage

Diarios de motocicleta
Carnets de voyage

Film britannique (2003).
Historique, Drame.
Durée : 2h 06mn.
Date de sortie : 08 Septembre 2004
Avec Gael Garcia Bernal, Mia Maestro, Jaime Azócar, Rodrigo De la Serna, Ulises Dumont...
Réalisé par Walter Salles

En 1949, Che Guevara entreprend un voyage en moto à travers les montagnes sud-américaines.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Et voici LA palme !

Comment réussir un film dont on connait déjà l’histoire ? Réunir le réalisateur Walter Salles et le producteur Robert Redford (le vrai, le beau) ainsi que José Rivera à l’adaptation. Et le résultat est plus que grandiose puisqu’on oublie qu’il s’agit du grand voyage de six mois à travers le continent sud-américain d’Ernesto Guevara avant qu’il ne devienne le Che et de son ami Alberto Granado, toujours vivant (et présent à Cannes). Au-delà du "voyage initiatique" c’est surtout la rencontre de l’identité latino-américaine que les deux jeunes hommes d’à peine 30 ans découvrent, en parcourant les terres dans laquelle cette culture s’est enracinée et en approchant les Hommes qui ont hérité de son âme. Leurs idéaux, de sensibilité différente, les portent et leur donnent toutes les audaces dans le bon sens du terme. De plus, les clichés photographiques sont évités pour ne garder des paysages que ce qui fait leur différence et Gaël Garcia Bernal montre une maturité impressionnante. Magique.


A son départ de Buenos Aires, Ernesto Guevara est encore un jeune bourgeois. A son arrivée à Caracas, six mois plus tard et après un périple de 12000 kilomètres, il est prêt à devenir celui que l’on appellera "Le Che". Entre les deux, une conversion, presque une nouvelle naissance, provoquée par sa rencontre avec la réalité du continent sud-américain.
Le risque, avec un tel sujet, était la présentation didactique ou le discours idélogique. Walter Salles évite toujours ce piège, même s’il frôle, à la fin, celui de l’hagiographie et de l’image sainte. Cette réserve mise à part, son film, drôle, poétique, émouvant, tragique traduit toujours en images magistrales l’évolution du jeune Ernesto. Une évolution superbement symbolisée dans une scène magnifique : l’épuisante traversée à la nage que, alors qu’il travaille dans une léproserie, le futur Che effectue pour quitter la rive des bien-portants et gagner celle des malades.