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Carrosse d’or : Red Road

Quinzaine des Cinéastes
Carrosse d'or : Red Road

Nationalité : Danemark, Grande-Bretagne
Genre : Drame, Thriller
Durée : 1h 53min
Date de sortie : 6 décembre 2006
Réalisateur : Andrea Arnold
Acteurs principaux : Kate Dickie, Nathalie Press, Andrew Armour

Jackie travaille comme opératrice pour une société de vidéosurveillance. Tous les jours, elle observe une petite partie de Glasgow et protège ainsi les gens qui mènent leur vie sous ses yeux.Un jour, un homme apparaît sur son écran de contrôle, un homme qu’elle ne pensait jamais revoir un jour, un homme qu’elle ne voulait plus jamais revoir. Désormais, elle n’a pas le choix, elle doit lui faire face.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Ce film, premier long métrage d’Andréa Arnold, a obtenu le prix du jury au festival de Cannes 2006. La réalisatrice reçoit cette année le carrosse d’or pour son œuvre, symbole d’une liberté créatrice, attribué à un réalisateur reconnu par ses pairs pour les qualités novatrices de ses films, pour son courage et son intransigeance dans la mise en scène et la production.
La masterclass qui a suivi la projection du film permet de valoriser ce qui se retrouve dans tous les films d’Andréa Arnold et celui-là en particulier.
L’émotion passe par les corps. La caméra prend vraiment le temps de suivre les regards.
L’enfermement est au cœur du scénario (ici entre les écrans de surveillance et les couloirs étroits des barres d’immeubles de ce quartier pauvre de Glasgow...)
Le milieu social est défavorisé. Une certaine animalité, une certaine violence tend l’intrigue et un esprit de vengeance s’en dégage (même si la réalisatrice ne l’a pas en tête consciemment). L’héroïne est une femme et le regard d’une femme sur ce milieu est évidemment particulier. La réalisatrice précise qu’elle travaille surtout avec des acteurs non professionnels. Elle adapte son scénario en fonction des dires des acteurs au moment du tournage et le retravaille au montage.


L’attention est portée sur une femme dans la ville de Glasgow au travers de décors sombres ou se mêlent pauvreté, sexe et obsession.
La réalisatrice, Andréa Arnold, nous a dévoilé lors de la Masterclass, qu’elle affectionne au plus haut point tourner une caméra à l’épaule.
Pour Andrea Arnold, le plus petit détail a son importance. Elle utilisera alors des gros plans, de manière parcimonieuse.
Quand une décision de justice apparaît comme une injustice, sommes-nous en droit de nous demander jusqu’où peut-on aller ? Même jusqu’à l’impensable ?
Ce film traite en toile de fond, avec un suspens poignant, jusqu’à la dernière minute, de la souffrance. Résilience, acceptation, mais aussi pardon sont le fer de lance de cet œuvre.