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Limonov, The Ballad

Limonov, la ballade
Compétition Officielle
Limonov - The Ballad

Nationalité : Italie, France
Genre : Biopic
Durée : -
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Kirill Serebrennikov
Acteurs principaux : Ben Whishaw, Masha Mashkova, Tomas Arana

Tout à la fois militant, révolutionnaire, dandy, voyou, majordome ou sans abri, il fut un poète enragé et belliqueux, un agitateur politique et le romancier de sa propre grandeur. La vie d’Edouard Limonov, comme une trainée de soufre, est un voyage à travers les rues agitées de Moscou et les gratte-ciels de New-York, des ruelles de Paris au cœur des geôles de Sibérie pendant la seconde moitié du XXe siècle.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Un personnage de fiction Limonov ? Non il est bien réel, même s’il a fait de sa vie un roman. D’ailleurs Emmanuel Carrère s’y est frotté dans un ouvrage éponyme, dont le ton vulgaire reflète bien les grossièretés proférées ou écrites par le protagoniste.
Porter ce destin à l’écran était une gageure. Pari réussi. La caméra virevolte, multiplie les plans courts et rapides. Nous sommes entraînés et fascinés.
Mythomane, exalté, cet être doué pour l’écriture se rêve en héros. Pour y arriver tous les coups sont permis. Manipulateur, mais aussi amoureux transi, il exploite la crédulité de ses congénères. Il en exaspère beaucoup d’autres. "La vie prévaut sur l’écriture" dira t-il. Il arrivera à ses fins et créera un mouvement politique qui le propulsera sur le devant de la scène. Mais le communisme a ses règles, l’URSS également et la chute de Limonov sera à la hauteur de ses débordements.


"Les personnages qui m’intéressent sont ceux qui sont en conflit, ou ressentent un conflit intérieur", déclarait Serebrennikov. Pas étonnant qu’il s’intéresse à Limonov : poète, romancier, dissident, homme politique. Toutefois il ne réalise ni un biopic, ni une biographie : c’est une adaptation du roman de Carrère sous forme de balade.
La narration est scandée par chapitres (patrie, révolution…) et nous fait traverser les époques, dans lesquelles son personnage évolue sur fond de musique des Sex Pistols.
Le cinéaste démontre une fois de plus sa grande maîtrise scénographique. La mise en place des plans-séquences est un réel travail sur la texture photographique. Le réalisateur s’intéresse avant tout -avec ce film passionnant- à la dimension psychologique du personnage, qui n’a jamais réellement trouvé sa place, que ce soit dans l’URSS, aux U.S.A. ou en France.