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Megalopolis

Compétition Officielle
Mégalopolis

Nationalité : U.S.A.
Genre : Drame, Science Fiction
Durée : 2h 18min
Date de sortie : Prochainement
Réalisateur : Francis Ford Coppola
Acteurs principaux : Adam Driver, Giancarlo Esposito, Nathalie Emmanuel

Megalopolis est une épopée romaine dans une Amérique moderne imaginaire en pleine décadence. La ville de New Rome doit absolument changer, ce qui crée un conflit majeur entre César Catilina, artiste de génie ayant le pouvoir d’arrêter le temps, et le maire archi-conservateur Franklyn Cicero. Le premier rêve d’un avenir utopique idéal alors que le second reste très attaché à un statu quo régressif protecteur de la cupidité, des privilèges et des milices privées. La fille du maire et jet-setteuse Julia Cicero, amoureuse de César Catilina, est tiraillée entre les deux hommes et devra découvrir ce qui lui semble le meilleur pour l’avenir de l’humanité.


(L'avis exprimé par les rédacteurs de cette rubrique est indépendant du travail et des choix du Jury oecuménique.)

Après une pause de treize ans, le réalisateur revient avec un projet dont l’ambition est comparable à des d’œuvres telles que Citizen Kane ou Metropolis. Il définit son film comme une fable, l’a financé avec ses propres moyens : 120 millions de dollars obtenus en partie en hypothéquant certains de ses vignobles dans le Nord de la Californie. Le projet remonte au début des années 1980.
On peut tout dire et ne rien dire sur ce film, entre péplum et SF. Ce film est "tout et rien". En deux mots, Mégalopolis est à la fois déroutant et fascinant. S’y mêlent culture antique, art, nouvelles technologies, famille, obsession du temps.
Le film transporte dans un futur proche la rivalité entre Catilina et Cicéron qui déchira la République de Rome au premier siècle avant notre ère. Coppola ne se retrouve-t-il pas en Catalina ? Le cinéaste construit un pont entre la Rome antique et le New-York du futur. Il a foi dans le futur de l’humanité bien qu’il souligne le gouffre dans lequel se trouve son pays.
Même si Megalopolis fascine, intrigue, il peut nous rendre perplexes à certains moments car, en allant jusqu’ au bout de ses possibilités, Coppola ne nous perd-il pas parfois en cours de route ?


L’Amérique s’est toujours rêvée comme la nouvelle Rome. La civilisation antique domina son monde, avant la décadence et la chute. La Megalopolis de Coppola, si elle ressemble fort à New York, est une ville en plein chaos où les puissants cherchent par tous les moyens à préserver leur pouvoir et leurs privilèges face à un peuple misérable au bord de l’explosion.
Le dernier Coppola est haut en couleur. Film futuriste, à la photographie dense et éclatante, Megalopolis offre un récit où se mêlent et s’entremêlent les intrigues familiales aux allures de drame shakespearien. L’intertextualité semble partout présente et les références culturelles sont palpables, entre un monde à la Metropolis de Fritz Lang et des touches de Babylon de Damien Chazelle, parmi tant d’autres.
Très attendu, plus de 40 ans après son dernier long-métrage, le réalisateur américain signe là un film ambitieux et complexe, qui semble prédire la chute de l’empire américain. Le casting impressionnant rassemble le tout Hollywood. Au final, c’est César et son projet de société utopique qui cueille tous les lauriers. Devenu le maître du temps incontesté, il domine son monde pour l’éternité. Un peu comme Coppola survole le cinéma mondial, à jamais marqué de son empreinte.


Pour son grand retour, FF Coppola nous offre une fable humaniste extravagante ; une fiction où les acteurs se situent tantôt dans le New York de l’Amérique moderne tantôt dans la Rome antique. Le spectateur ne peut qu’être déboussolé par ces allers-retours, malgré la justesse du parallèle. Intrigues, corruptions, trahisons, fastes et orgies, nazisme, populisme et autres références (dont un clin d’œil au caractère rebelle français à travers la DS 21 de l’architecte) y sont glissés…
Le scénario, volontairement invraisemblable, est l’occasion de créer de nombreuses scènes visuellement frappantes, avec un foisonnement de décors somptueux, de costumes et d’effets spéciaux. Cette créativité dans la mise en image avec des partages d’écran donne parfois le vertige.
Au niveau du casting, mention spéciale pour Nathalie Emmanuel dans le rôle de Julia, amante de l’architecte visionnaire, rôle tenu superbement par Adam Driver.
La morale de cette « fable » pourrait être : lorsque tradition et modernité s’allient, elles font échec à toutes les adversités. Coppola termine ce film ambitieux sur une note de confiance dans la volonté de l’homme à travailler à un avenir meilleur pour tous.