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La faille de Cannes

La faille de Cannes

L’autre matin, à la projection du film Babel, d’Alejandro González Iñarritu, dans le grand théâtre Lumière, le projectionniste a lancé deux fois la même bobine. Il fallut arrêter la projection, changer de bobine, reprendre le cours du film.

En vingt-huit ans de festival, je n’avais jamais vécu cela. J’espère que le projectionniste ne souffrira pas de cette erreur, car je voudrais le remercier d’avoir montré que dans cette mécanique infaillible du festival, un grain de sable avait encore le droit de se glisser. Cannes est fière de commencer ses projections à l’heure. Et il est vrai que d’autres festivals du monde (j’en connais une trentaine !) semblent ignorer l’heure, modifient leur programme en dernière minute et sont oublieux du respect du temps de leurs festivaliers.

Il faut saluer l’extraordinaire performance de Cannes qui réussit, en faisant circuler ses copies entre diverses salles, à respecter sa programmation avec une telle perfection qu’elle frisait l’infaillibilité... ce qui n’est pas donné aux hommes. Heureux donc que Cannes ait prouvé par cette faille qu’elle était toujours au nombre des réalités humaines. Faillible mais chérissable !